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quand on les considère simplement, et à part ; mais dans la substance même de la corne, qu’elles composent elles paraissent noires. De même les pailles d’argent, considérées à part, paraissent noires ; mais dans le tout, qu’elles composent dans la masse de l’argent, elles paraissent blanches à nos yeux. Les particules de marbre de Ténare, étant polies, paraissent blanches ; mais, dans le bloc, elles paraissent être d’un vert brun. Les grains de sable, séparés les uns des autres, paraissent raboteux, mais, dans le monceau, ils paraissent mous. Si on mange de l’ellébore, réduit en poudre, il étrangle ; mais il ne fait pas le même effet, si on le mange en gros morceaux. Si on boit du vin avec modération, il fortifie ; si l’on en prend trop, il affaiblit le corps. La nourriture de même produit de différents effets, et fait que l’on y découvre de différentes facultés, selon la quantité que l’on en prend. Car si l’on fait des excès de bouche, on se perd le corps, et l’on souffre de grandes coliques bilieuses, ou des épanchements de bile.

Nous pourrons donc bien dire, à l’égard de toutes ces choses, quelle est cette petite particule de corne, et quelle est la corne qui est composée de petites particules : quelles sont les petites particules d’argent, et quel est l’argent qui est composé de ces petites particules : quelle est une petite particule de marbre