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point exactement les qualités des objets extérieurs, et l’entendement ne peut point non plus apercevoir quels ils sont purement et simplement : parce que les sens, qui lui servent de guides, se trompent ; outre que peut-être lui-même il mêle certaines choses, qui lui sont propres, aux perceptions, qui lui viennent des sens. Car nous voyons que dans tous les endroits, où les dogmatiques établissent le siège de l’âme, il y a toujours de certaines humeurs, soit autour du cerveau, soit autour du cœur, soit autour de quelque autre partie que ce soit de l’animal, où vous voudrez poser le siège de l’âme. Voilà donc encore un moyen par lequel nous voyons que, n’ayant rien à dire de certain sur la nature des objets extérieurs, nous sommes obligés de suspendre notre jugement.

Du septième Moyen de l’Époque.

Nous avons dit que le septième moyen est pris des quantités et des constitutions des objets, c’est-à-dire, de leurs compositions. Il est évident que ce moyen nous oblige encore à suspendre nos jugements touchant la nature des choses. Par exemple les raclures de corne de chèvre paraissent blanches.