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écorché vif, la sixième année de son règne, à un âge où il était encore dans toute sa vigueur.

XXXIII. Licinius Gallien et Salonin.

Environ à la même époque, Licinius Gallien, qui repoussait vigoureusement les Germains de la Gaule, s’empresse de descendre en Illyrie, Là, il défait à Mursia le gouverneur des Pannonies, Ingebus, que la nouvelle du désastre de Valérien, avait enflammé du désir d’être empereur; bientôt après il bat Régallien à qui avait doublé ses forces avec les troupes échappées au désastre du Mursia. De si grands succès avaient passé ses espérances; aussi, comme tous les mortels, la prospérité l’amena lui et son fils Salonin, qu’il avait créé césar, à un tel relâchement, qu’il fit, en quelque sorte, faire naufrage à la fortune de l’empire. Déjà les Goths poussent librement leurs incursions, et envahissent la Thrace, la Macédoine, l’Achaïe et les contrées voisines de l’Asie : la Mésopotamie devient la proie des Parthes : l’orient subit le joug d’une troupe de brigands, ou même d’une femme : un débordement de troupes allemannes inonde également l’Italie; les peuplades franques, après avoir pillé la Gaule, s’emparent de l’Espagne, ravagent et détruisent presque entièrement la ville de Tarragone, enfin une partie de ces barbares, qui a fort à propos trouvés des navires, pénètre jusqu’en Afrique on perdit aussi les conquêtes de Trajan au delà de l’Ister. Ainsi l’on eût dit que, de toutes parts, la fureur des vents soufflait la tempête, et que, dans l’univers entier, petitesse et grandeur, abaissement et élévation étaient mêlés et confondus. Rome se trouvait en même temps dévorée de la peste, qui souvent met le comble au malheur et au désespoir des peuples. Au milieu de tant de fléaux, Gallien, l’empereur, hantait les tavernes et les lieux de débauche, s’attachait aux