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avec les parties naturelles d’une truie. Les auspices déclarèrent que c’était le signe avant-coureur d’une grande dissolution de mœurs et de vices infâmes dans les âges suivants. Jaloux de prévenir l’effet de ce pronostic, et indigné surtout d’avoir vu, en passant devant un repaire de débauche, se prostituer un jeune homme qui ressemblait à son fils, l’empereur Philippe interdit, par un décret de la plus sage moralité, la licence du crime contre nature. Et pourtant cette infamie subsiste encore de nos jours ; elle n’a fait que changer de théâtre; ce n’est plus en public, c’est en particulier qu’on se livre à des excès plus monstrueux qu’auparavant : car les mortels ne recherchent qu’avec plus d’avidité tout ce qui est dangereux, tout ce qui leur est défendu. Ajoutons ici que dans leurs prédictions plus qu’étranges, les Étrusques, au moment où les vertus étaient presque toutes foulées aux pieds, avançaient avec assurance que l’homme le plus voluptueux serait aussi le plus heureux un jour. Pour moi, je pense qu’ils ont complètement ignoré ce qui fait le vrai bonheur. Car, au milieu même de tous les succès et de la plus grande prospérité, si l’on a perdu l’honneur, comment pouvoir être heureux? tandis que, si l’honneur est sauf, toutes les autres pertes sont supportables, Après les actions citées plus haut, Philippe laissa son fils à Rome, et quoique affaibli par l’âge, il marcha lui-même contre Dèce; mais vaincu et mis en fuite à Vérone avec ses troupes, il périt dans la bataille, Lorsque cette nouvelle parvient à Rome, Philippe le fils est tué prés du camp des prétoriens. Les deux empereurs avaient régné cinq ans.

XXIX. Dèce.

Dèce, né dans un bourg de Sirmium, s’était élevé par tous les grades militaires à la dignité impériale. Plein de joie à la mort de ses ennemis, il nomme césar son fils Etruscus, et