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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

laide. Je me refuse à la juger sotte ou ignorante. Si le rang social de ma famille n’a rien qui déshonore le vôtre, je vous accorde avec grand plaisir la main de ma fille. »

Yang-Tchun-Bal approuvant avec joie la proposition de son père, engagea vivement son ami An Singdo à donner son consentement. Celui-ci accepta, après quelques mots de politesse, tout en remerciant le gouverneur de tout son cœur. On arrêta, sur le champ, la date du mariage et An Singdo se maria au milieu d’une fête grandiose.

Après un mois de lune de miel passé chez les parents et beaux-parents, les deux jeunes couples se préparèrent enfin à retourner chez eux avec leurs épouses. Le gouverneur se proposa de les accompagner jusqu’au carrefour Tchun-Ansan-Gry, qui était alors sous son administration. Ils arrivèrent en grande pompe à Tchun-Ansan-Gry, un jour vers le milieu de l’après-midi. Et ils descendirent à la « Maison de Campagne ». La présence du gouverneur dans ce petit village perdu au milieu de cette immense plaine créa une animation curieuse. Tout le monde voulant voir le magistrat s’arrêter devant la « Maison de campagne ». Ce jour-là le gouverneur commanda pour ses enfants un grand dîner auquel il convia quelques voyageurs de marque qui se trouvaient dans la même auberge. Le soir, alors que tous les convives étaient réunis dans une vaste pièce en attendant d’être servis, un laquais, tout essoufflé, vint annoncer qu’un grand Seigneur, le nouvel inspecteur du Royaume, arriverait de Séoul, et que quelques uns de ses laquais étaient