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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

qu’il était fermement résolu à demeurer célibataire tant que son cousin n’aurait pas fondé un foyer. Il fit valoir sa déclaration à l’appui de la tradition du pays qui condamnait le mariage d’un cadet avant l’aîné.

Sur ces entrefaites, Bondo fut demandé en mariage, un jour par la fille d’un très grand Seigneur de Cai-Riong, dans la province de Tchoung-Tehung. Logiquement, la demande ne pouvait être refusée : d’abord, parce que le parti était excellent, ensuite, parce que la conclusion d’un tel mariage allait rattacher la famille de An Bondo à une famille très honorable. En conséquence, les deux cousins furent mandés par leurs parents :

— « Mes enfants, leur dit le père, nous sommes en train de chercher des épouses dignes de vous, et nous avons déjà trouvé un très beau parti pour vous, Bondo. J’ai longtemps refléchi avant de prendre une décision. Je veux donc maintenant qu’on m’obéisse ! Quand à vous, Singdo, continua le père, malgré tout vous êtes encore très jeune. Nous vous trouverons bientôt une charmante épouse, et vous en serez content. En attendant allez, mon enfant, faire un tour dans la capitale. Je vous conseille de vous présenter au grand concours du mandarinat qui aura lieu à la fin du mois prochain. Le jour de la cérémonie nuptiale de Bondo est fixé au vingt-troisième jour de ce mois-ci. Le vingt-et-un nous partirons d’ici tous ensemble pour vous accompagner jusqu’à « Tchun-Ansan-Gry » puisque d’une façon ou d’une autre nous devons passer, nous aussi, par là pour nous rendre chez les parents de la fiancée.