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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

fleurs ornèrent ces tiges qui ne tardèrent guère à porter des citrouilles. Il y en avait cinq superbes qui, en quelques jours, devinrent toutes grosses et mûres. Norbou, ivre de bonheur, s’empressa de les cueillir. Puis aidé de sa femme, il scia une première citrouille. Mais à la grande déception de Norbou et de sa femme, il en sortit une bande de voleurs qui s’enfuirent en emportant tous les objets de valeur. Ils ouvrirent une deuxième. Cette fois il en sortit une grande quantité d’ordures et d’excréments qui remplirent toute la maison de Norbou. Ils ouvrirent une troisième d’où sortirent cette fois une foule de mendiants qui emportèrent tous les vêtements et toutes les couvertures de Norbou. Ils ouvrirent une quatrième. Cette fois il en sortit quelques fous qui fouettèrent, sans explication, les époux Norbou. Ils ouvrirent la cinquième citrouille, la dernière. Cette fois-ci, il en sortit une troupe de fossoyeurs qui remplirent de cadavres la maison de Norbou, puis l’incendièrent.

Maintenant Norbou et sa femme dépouillés de tout, sans riz, sans abri, allèrent trouver leur frère aîné Hungbou. Ils lui racontèrent en sanglotant leur juste aventure. Alors Hungbou, pris de pitié pour son frère cadet, lui offrit une partie de sa fortune.