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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

Au bout de quelques jours l’oiseau s’envola ; complètement rétabli. Un jour comme Hungbou se trouvait à la maison, l’hirondelle vint toute joyeuse, puis elle laissa tomber aux pieds de son bienfaiteur une graine de gourde. Celui-ci, fort amusé, ramassa la graine et la sema dans un coin de son jardin. Avec une rapidité extraordinaire un germe sortit de cette graine, puis de grosses tiges rampantes rayonnèrent de tous côtés. Bientôt de magnifiques fleurs ornèrent ces tiges qui ne tardèrent guère à porter des gourdes. Il y en avait cinq superbes, qui, en quelques jours, devinrent toutes étonnamment grosses et mûres.

— « Ah, quelles belles gourdes, tout de même ! Nous allons avoir cette année des belles cruches ! » dit Hungbou à sa femme d’un rire naïf et heureux, tout en cueillant les cinq gourdes.

— « Prends en une, ma mie, nous allons la scier en deux. » Il se mit aussitôt à la besogne.

À peine une gourde était-elle ouverte, qu’une immense quantité d’or et d’argent en sortit, au grand étonnement de Hungbou et sa femme.

Ils ouvrirent une deuxième gourde. Il en sortit plusieurs anges mignons qui mirent des gâteaux exquis aux pieds de Hungbou et de sa femme. Ceux-ci, heureux de cet événement extraordinaire et inattendu, choisirent les meilleurs et coururent pour les offrir à leur vieille mère, puis ils conservèrent le reste dans la cuisine.

Ils ouvrirent une troisième gourde. Celle-ci contenait une quantité prodigieuse de magnifiques étoffes. Ils ouvrirent une quatrième gourde. Cette fois une troupe de fées en sortit ; les unes