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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

Bref, les mensonges les plus absurdes, les plus injurieux, les plus… tout ce que vous voudrez n’arrivèrent pas à le convaincre !

Parmi ces malheureux candidats, il y avait un jeune bûcheron qui venait d’échouer pour la cinquième fois, par conséquent, il venait de perdre avec le cynique bonhomme cinq cents liangs, somme considérable à l’époque, ses économies de dix années. Maintenant il n’avait plus rien au monde pas même un sou ! Il se lamentait, il se désespérait… quand tout à coup une idée lui vint. Aussitôt il se présenta de nouveau au bonhomme afin de renouveler une dernière tentative.

— « Encore toi ! Ne feras-tu pas bien de renoncer à ton aventure ? Car tu perdras toujours ! » railla ce dernier tout en recevant le jeune bûcheron pour la sixième fois.

— « Pas du tout, au contraire, je viens vous dire un mot dont dépend toute ma vie… Rappelez-vous plutôt ! Il y a quatre ans je vous ai prêté dix mille liangs au taux de dix pour cent et vous m’avez promis de me les rendre aujourd’hui. Voici d’ailleurs le contrat signé par vous ! » fit-il en lui présentant un faux papier.

Le bonhomme réfléchissait gravement, la tête basse. Il se voyait cette fois bien perdu. En effet s’il disait que cela était vrai, le jeune bûcheron lui réclamerait les dix mille liangs avec les intérêts de quatre ans. Et s’il lui disait que c’était bien un mensonge, le jeune homme lui prendrait sa fille !

— « Allons vite ! payez votre dette ! » pressa le jeune bûcheron triomphalement.