Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

UN INGÉNIEUX MENSONGE

Il y avait une fois un triste sire qui n’avait pour toute descendance qu’une charmante fille. Il devait songer à la marier et cela le préoccupait beaucoup.

Un jour il crut imaginer un moyen très ingénieux qui lui permettrait non seulement de trouver un mari à sa fille mais encore de s’enrichir et de s’amuser. Il annonça donc dans tout le pays :

— « Celui qui m’obligera à réfuter un mensonge qu’il me présentera sera mon gendre. Mais en cas d’échec de sa tentative le candidat me versera une somme de cent liangs[1].

Aussitôt de toutes parts de vieux garçons et de jeunes déshérités vinrent en masse dans l’espoir de se marier. L’un après l’autre, chacun présenta son petit mensonge tout cru auquel le bonhomme répondait invariablement avec un sourire cynique tout en encaissant les cent liangs du malheureux candidat : « Cela est vrai et je le crois ! »

  1. Voir la note du conte : Un poison précieux.