Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

suite l’honneur de mon sang ! » fit-elle sèchement tout en saisissant un couteau de la table à la main.

Le jeune homme terrifié arrêta brusquement le geste de la jeune mariée. Après un long silence il dût avouer toute la vérité sur sa présence dans cette chambre nuptiale !

— « Peu importe les fiançailles ! c’est vous qui vous êtes présenté tout à l’heure devant la table sacrée de la cérémonie nuptiale ! Vous resterez donc mon mari ou je meurs ! »

Le domestique-espion, comprenant la gravité de situation rendit aussitôt compte de sa mission auprès de son maître qui prit la fuite en pleine nuit pour échapper à la honte.

Le lendemain matin, la jeune mariée raconta l’histoire de son mari à ses parents qui se déclarèrent heureux d’avoir arraché leur fille adorée à un lépreux. Ils décidèrent d’envoyer immédiatement les cent mille liangs avec intérêts au créancier de leur nouveau gendre.

Cependant le jeune mari, après son retour dans le foyer paternel avec sa femme, refusait de se montrer au grand jour.

— « Je suis heureux d’avoir sauvé notre père, dit-il à sa sœur qui s’inquiétait de tout ce mystère, mais je ne suis plus digne du jour ! Car j’ai manqué à ma parole, et surtout j’ai déshonoré le sauveur de mon père ! »

— « Mon frère ! dit la jeune fille toute pensive, grâce à vous notre père a été sauvé. À mon tour je veux prendre ma part de votre sacrifice et réparer votre manque de parole. Je veux épouser