Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

UNE LÉGENDE CORÉENNE

Ce fut par un beau jour d’automne que ce vénérable poète, dont les vers ne sont que des expressions de son amour automnal, se plut à flâner à travers les collines tout en contemplant les dorures sans éclat des feuilles de la saison.

L’atmosphère était comme saturée de rêve. La sérénité du ciel, la douceur de la brise, les murmures harmonieux des ruisseaux cachés, les gazouillements confus des oiseaux invisibles, tout cela exerçait sur lui une attraction magique. Il lui semblait que la nature elle-même rassemblait ses puissances éparses, battait le rappel de ses éléments de séduction pour lancer à la face enivrée du promeneur solitaire l’irrésistible appel de la douce rêverie.

Le poète s’était assis au pied d’un arbre, goûtant les délices de son enchantement, quand tout-à-coup, il vit venir un cerf blessé qui s’ef-