Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

tant de grains, par conséquent un kilo de millet contiendra tant de grains. Donc nous n’avons qu’à savoir le poids exact de millet que contient ce sac. »

Ainsi l’enfant, aidé de son père, calcula le nombre total de grains de millet. Le lendemain avant midi, Kim Sébang se présenta devant le seigneur à qui il annonça le nombre exact des grains de millet. Le seigneur, très étonné, lui demanda comment il avait pu le savoir. Le serf lui raconta tout simplement le système qu’il avait employé pour les compter. Le seigneur très irrité de n’avoir pas réussi, non plus encore cette fois, sa tentative criminelle, lui ordonna encore une autre absurdité avec beaucoup de cynisme.

— « Avant trois jours tu me fourniras ici-même un cable de cent mètres fait entièrement de coquillages de mollusques ! Si non, tu sais déjà la condition ! je te prendrai ta femme ! »

Kim Sébang, toujours impuissant et désolé, revint à la maison, et raconta à son fils le nouvel ordre qu’il avait reçu du seigneur. Ensuite il dit d’un ton triste :

— « C’en est fait de nous. Cette fois-ci nous sommes bien perdus ! »

Mais l’enfant au bout d’un long silence, pendant lequel il semblait être plongé dans une profonde reflexion, lui dit :

— « Papa, soyez tranquille ! je vois ce qu’il faut faire. Seulement il faut que j’aille moi-même à votre place, pour lui répondre ! »

Le père redoutant la cruauté du seigneur ne voulait pas d’abord le laisser aller seul chez ce