Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

je vous dise aussi qu’on n’a pas pu retrouver le corps de la jeune fille. »

— « Eh bien ! c’est un fait intéressant ! » éclata triomphalement le préfet. « Les parents de ces deux jeunes morts sont-ils encore ici ? »

— « Mais oui, Seigneur, ils sont des gens très honorés du pays. »

— « Gardes ! ordonna le préfet, faites venir tout de suite les parents de ces deux jeunes gens ! »

Le temps avait calmé le violent chagrin de ces parents. Cependant, à la convocation du préfet, ils arrivèrent tous très émus et étonnés. Le préfet s’adressa d’abord au père de la jeune fille :

— « Êtes-vous convaincu que le jeune homme a bien assassiné votre fille ? »

— « Ma foi, Seigneur, nous ne pouvons croire autrement. »

— « Et vous, Monsieur, repartit le préfet, vous êtes convaincu que votre fils est un assassin ? »

— « Je n’oserais jamais l’affirmer, car il était d’une nature très douce ! Il était souffrant, Seigneur, et nous étions absents ce jour-là ! »

— « Comment ! vous n’aimiez donc pas beaucoup ce fils, puisque vous l’avez laissé malade seul ! »

— « C’est-à-dire que nous comptions sur le Docteur de la ville. »

— « Le Docteur de la ville ? Il doit être présent ici ! » fit le préfet, en s’adressant au vieux fonctionnaire.

Le Docteur, qui a suivi la séance avec une