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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

bien fait la commission, il rentra à son auberge. Et le lendemain matin à l’aube, il repartit donc repassant par les contrées qu’il avait déjà traversées, toujours vers le Sud dans la direction de son village chéri.

Au bout d’un mois de marche, il atteignit enfin les abords de son pays. De loin il voyait déjà, avec des larmes de joie, ce minuscule village de Dadai caché derrière un bouquet d’arbres. Dès lors il galopa inconsciemment jusque chez lui il fut reçu par les siens avec des cris de joie.

La nouvelle se répandit en un clin d’œil et tout le village accourut vers la maison du bûcheron à qui on adressait un torrent de questions auxquelles le pauvre Tchadol ne savait que répondre. Quand la première manifestation sincèrement chaude mais un peu brutale fut passée et quand les voisins furent partis, sa femme lui demanda s’il avait fait sa commission.

— « Mais oui ! ma mie ! le v’la ! » fit-il tout en lui remettant le paquet du miroir.

Heureuse de ce cadeau de Séoul, elle défit précipitamment le paquet. Mais à son grand étonnement elle trouva un objet bizarre au lieu d’un peigne qu’elle avait demandé à son mari. Or à peine avait-elle examiné cet objet bizarre, qu’elle éclata en sanglot ! Au bruit de cette tristesse inattendue, la mère de Tchadol accourut et demanda à sa bru ce qu’elle avait.

— « Oh maman ! il est revenu de Séoul avec une jeune femme ! »

— « Mais où est-elle ? »