Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
179
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

homme tomba gravement malade et son état inspira une vive inquiétude dans la famille. Or, ce jour-là ses parents, retenus d’avance depuis quelques jours par des amis, durent absolument s’absenter. Ils confièrent le soin de veiller leur fils malade à leur fille aînée en lui disant que le Docteur viendrait vers le soir et qu’ils tâcheraient de rentrer à la maison le plus tôt possible dans la nuit même.

Le Docteur arriva chez le malade. Et comme il ne voyait personne dans la cour, il se dirigea tout seul vers le vestibule. De là il s’approcha d’une pièce d’où sortaient des voix, et, très curieux, écouta :

— « Oh ! ma sœur, ce n’est pas le Docteur qui me guérira ! Mais réponds-moi de grâce ! connais-tu ce fermier qui possède la plus grande ferme de Méhatchon ? »

— « Oui, c’est Monsieur Kim Sun-Dal ! et pourquoi cela ? »

— « Il faut que je te fasse un aveu… dont dépendra le bonheur de toute ma vie… J’aime sa fille d’un amour insensé… mais ce n’est pas là l’important. Elle m’a donné une énigme dont je n’ai pu trouver le sens, voilà pourquoi je suis tombé malade… Ne pourras-tu m’aider à le trouver… Écoute-moi : elle m’a montré un miroir d’abord le dos puis la face. Vois-tu ce que pourrait signifier cela ? »

Un silence absolu régna pendant quelques instants. Puis la sœur éclatant tout à coup d’un rire bruyant lui dit :

— « Pour si peu de chose, oh ! mon pauvre ami ! tu te donnes tant de mal ! J’ai trouvé. Voici