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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

moment donné leurs regards se rencontrèrent, puis machinalement ! ils échangèrent un sourire. Alors le jeune homme brisa le silence :

— « Quelle belle journée ! n’est-ce pas ? »

— « …… »

— « Croyez-vous que le beau temps va durer ? » continua-t-il une minute après, d’un ton d’insistance.

— « Pourquoi pas ! » fit-elle sans même lever la tête.

— « Parce que… il fait trop… beau. C’est-à-dire que… »

La jeune fille sourit en rougissant un peu.

— « Vous êtes du pays, n’est-ce pas, mademoiselle ? »

— « Oui, mes parents habitent la grande ferme que vous voyez là-bas. D’ailleurs c’est la plus grande ferme du pays ! » ajouta-t-elle.

— « Je ne me trompais pas en pensant que vous étiez du pays, je l’ai deviné au premier coup d’œil. »

— « Mais comment ça ? » fit-elle avec un air visiblement ironique.

— « Je ne sais comment vous répondre, mais j’ai eu le pressentiment que vous êtes de ce village qui m’est très sympathique.

— « Idée singulière ! » dit-elle avec un geste vague tout en quittant la fontaine.

Le jeune homme resta rêveur en regardant la jeune fille disparaître derrière les fermes. Trois jours de suite il revint au bord de cette fontaine espérant revoir cette belle fille, mais celle-ci n’y revint pas. Un jour ayant fermement décidé