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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

L’ENFANT POLISSON

Un passant peu pressé prenait le frais, au bord de la route, à l’ombre d’un vieux chêne. Non loin de lui un tout petit garçon s’amusait avec un gros chien. Pour oublier un peu l’ennui de la route, croyait-il, il commença à taquiner l’enfant qui était fort polisson.

Cependant intimidé par des propos indiscrets du passant qui se moquait de ses cheveux ébouriffés, de ses mains sales et surtout de sa culotte ouverte, le petit garçon voulut partir. Mais le bonhomme l’en empêcha en ouvrant ses deux bras. Le chien qui avait manifesté déjà plusieurs fois son antipathie contre ce passant, crut alors que son compagnon de jeu était menacé par ce mauvais plaisant. Aussi s’élança-t-il furieusement sur le bonhomme qu’il mordit légèrement au mollet. Un filet de sang coulait de la blessure. L’enfant s’en approcha aussitôt et lui dit :

— « Monsieur, achetez vite une bonne tranche de gâteau ! et frottez le sur votre blessure, ensuite donnez le à manger à mon chien ! C’est comme ça que chez nous on assure la guérison de la morsure d’un chien ! Faites-le vite ! je vous en prie ! »