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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

se procurer ce remède m’empêche de vous en dire le nom. »

Le Roi, heureux d’entendre enfin qu’il y a tout de même un remède à la maladie de sa fille, l’invita aimablement à s’expliquer.

— « C’est, Sire, le foie d’un animal de la terre qui s’appelle le LAPIN. »

— « Puisque c’est le seul remède qui me soit conseillé jusqu’à présent, dit le Roi, je voudrais au moins l’essayer. Mais qui parmi vous pourrait aller sur la terre et me procurer un foie de Lapin ? »

À ce moment une tortue se leva :

— « Sire, je ne suis au monde que pour vous être utile et pour vous plaire. Ordonnez-moi que j’y parte. Cependant une fois sur la terre, comment reconnaîtrais-je le Lapin ? puisque je ne l’ai jamais vu. »

— « Eh bien ! on te donnera un portrait détaillé du Lapin et tu n’auras qu’à questionner chaque fois que tu rencontreras un animal terrestre que tu n’as jamais vu auparavant », lui répondit le Roi tout en louant le courage de la Tortue.

Aux ordres du Roi, un artiste fournit aussitôt un superbe portrait d’un lapin. La tortue partit armée de ce portrait et d’une foule de conseils et de renseignements indispensables.

Elle arriva donc sur la terre où le printemps prodiguait, à ce moment-là, partout la vie et la gaîté.

Au loin sur le doux versant d’un plateau tapissé du gazon printanier, la tortue aperçut un étrange animal qui se promenait au milieu des