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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

paru son sac de voyage. La porte ouverte lui offrait le spectacle d’une rue très animée.

— « Vraiment incroyable ! Ils sont terribles, ces voleurs de Séoul ! Pour voler mon sac ils ont enlevé le placard entier ! » murmura-t-il d’un ton à la fois furieux et surpris.

Il manda le patron à qui il raconta son malheur. À peine avait-il écouté ce récit, l’aubergiste éclata follement de rire :

— « Ah, ha, ha… ! Ah, ha, ha, ha mais non, mon ami, ha, ha ! ce n’est pas un placard ! c’est une fenêtre qui donne sur la rue ! ha, ha, ha !!! »

Enfin n’ayant plus d’argent, il dût quitter la capitale, le lendemain même sans avoir retiré le moindre profit de son séjour à Séoul.

Malgré toutes les tentatives désespérées de ses parents, Lieu-Jin resta toujours idiot. Et ces vaines tentatives leur occasionnèrent des sacrifices si lourds qu’ils en étaient presque ruinés. Ils durent donc renoncer à tout espoir, et s’empressèrent de marier leur fils pendant qu’ils avaient encore quelque moyen.

Ils étaient alors pauvres, quand un jour la mère de Lieu-Jin l’envoya vendre, au bijoutier d’une ville voisine, un magnifique bracelet en or d’une grande valeur. Lieu-Jin se présenta donc chez le bijoutier qui lui acheta le précieux bracelet pour une somme assez considérable.

Sur le chemin de retour, il s’arrêta au bord de la route, accablé par l’énorme poids de son fardeau, car en ce temps-là il n’y avait que des sous