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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

Son influence se devine partout même quand il n’est pas nommé. Certes, les superstitions et les mystères y abondent comme d’ailleurs dans tous les contes de l’humanité primitive.

Le présent volume ne représente en somme qu’une infime partie de ces innombrables contes coréens que j’ai entendus dans mon enfance et que tout Coréen, sans doute, doit avoir entendu d’une façon plus ou moins fantaisiste. C’est en fouillant les souvenirs lointains de ma tendre enfance, en effet, que j’ai composé le présent recueil. Je dis bien « composé », car je ne me suis servi d’aucun texte, pour la bonne raison qu’ils n’en ont point. Cependant quelques uns d’entre eux ont une tradition écrite. Mais ceux-là mêmes, je les tiens oralement de ma grand’mère. Pour les autres, j’en tiens de mon oncle, brave paysan à la verve si fougueuse, de mon maître d’école aux traits si sévères qui nous faisait souvent répéter son histoire de la veille. Mais c’est surtout de ces nobles « vagabonds » érudits qui sont nombreux, au soir de leur vie, à parcourir le pays et dont la présence dans le salon de mon père était continuelle, que j’ai entendu des histoires captivantes. Certes, je n’ignore pas qu’il y a une foule de contes coréens qui sont beaucoup plus intéressants que ceux du présent recueil, mais faute de les avoir connus je ne puis que regretter de ne pouvoir faire mieux.

Il ne me reste plus maintenant qu’à implorer l’indulgence de mes lecteurs pour toutes les lacunes qu’ils y trouveront.

Paris Juillet 1934.