Page:Seu - Miroir, cause de malheur, et autres contes coréens, 1934.pdf/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

était particulièrement mélancolique. Le cœur gros de tristesse, il se promenait au bord de l’eau. Il voulait jouer de la flûte, mais c’est son sanglot qui la joua. Les accords étaient si divins qu’Oulim lui-même en fut énivré. C’est à ce moment précis qu’il entendit du milieu du lac la voix de sa belle femme qui l’appelait.

Cette nuit-là au bord de ce lac un drame d’amour immensément triste se déroula…

Le lendemain matin, les bergers matinaux trouvèrent au bord de l’eau la flûte et les sandales d’Oulim. Les habitants des villages voisins vinrent en masse à cette triste nouvelle et fouillèrent en vain le lac pour retrouver le divin Oulim.

Depuis ce jour, quand la lune est pleine, on entend à ce lac des accords mélodieux de flûte et quand la sécheresse sévit, on n’a qu’à prier le Dieu miséricordieux au bord de ce lac pour obtenir la pluie. Enfin personne ne pêche dans les eaux de ce lac sans injurier la mémoire du Grand Oulim.