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MIROIR, CAUSE DE MALHEUR

TCHAI DU-BON

Sous le règne de Souk-Jong, lorsqu’une terrible lutte des partis politiques éclata en Corée, Tchai Kwang-Do, qui fut plusieurs fois grand Chancelier du Royaume, était alors le chef d’un grand parti d’opposition. Un jour ses adversaires l’ayant accusé de trahison, le Roi l’envoya en prison où il mourut subitement.

Sa malheureuse veuve, ruinée et sans ressource, licencia tous ses esclaves, qui se comptaient par centaines et elle se retira avec son unique fils de quatre ans, Du-Bon, dans une chaumière de quelque campagne isolée.

L’enfant grandit et se maria. La misère grandit aussi et semblait toucher son apogée. Un jour Tchai Du-Bon pensa :

— « L’hiver approche, ma femme est enceinte, ma vieille mère malade, le grenier est vide ! et pourtant il faut vivre ! Que faut-il donc faire !… »

Soudain une idée lui vint il savait bien que les anciens esclaves de son père vivaient tous très heureux et riches dans une contrée lointaine. Il se proposa d’aller les voir et de solliciter de leur part quelques secours. Aussi un beau jour, il