Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

nais garde-frontière, lui demanda courtoisement s’il avait quelque chose à déclarer. Sur sa réponse négative, le douanier lui dit toujours très poliment qu’il pouvait partir. Le coolie remit la valise sur son dos, quitta le bureau de la douane et suivit le bonhomme. Il arriva enfin dans une ville chinoise où le voyageur le quitta. Il se sentit sortir de l’enfer et il pouvait enfin respirer, pour la première fois depuis cinq mois, à pleins poumons. Cependant il n’était rassuré qu’à demi, car l’influence japonaise en Mandchourie était déjà telle qu’on y trouvait partout des Japonais.

Son but était de gagner le plus tôt possible Pékin où il avait de hautes relations et où il serait sûrement à l’abri et hors de tout danger. Il se proposa donc de l’atteindre par petites étapes. Pendant quatre mois que dura son trajet jusqu’à Pékin, la plupart du temps à pied, quelles misères n’a-t-il pas goûtées et quels périls n’a-t-il pas encore risqués ? Si