Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

ne sortant de sa torpeur que lorsqu’un douanier lui cria à la frontière :

— Hep !… là-bas ! Où vas-tu donc comme cela ? Ne connais-tu donc pas les règles ? Serais-tu un bleu ? Mais qu’est-ce que c’est que ces façons-là ? Veux-tu qu’on te prive de papiers ?…

Et déjà les flot d’injures s’abattaient sur lui, lorsque le voyageur, arrivant à son tour devant le bureau de la douane, dit avec un sourire ironique au douanier irrité :

— Oh ! les pauvres coolies chinois ! Ils sont tous si bêtes ! Soyez indulgent, cher monsieur, pour ce pauvre ignorant. Heureusement que nous savons que les coolies chinois ne valent pas mieux que les bêtes de somme.

En se tournant vers le coolie :

— Viens par ici et pose la valise sur la table !

Et déjà le gros bonhomme était sur le point d’ouvrir sa valise lorsque le douanier, ou plus exactement le soldat japo-