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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

d’un coolie chinois, dont il s’habilla quand la nuit fut venue. Puis, après avoir jeté son panier de mercier sous un pont, il se dirigea tout droit vers la barrière de la frontière, là même où les innombrables coolies porteurs chinois attendaient tous les jours les marchandises à transporter.

Le matin arriva sans que Bac Sont-cho eût pu dormir un peu sous quelque devanture de boutique. Déjà les coolies interpellaient poliment les voyageurs pour se charger de leurs bagages ou de leurs marchandises. Bac Sontcho fit naturellement de même pour pouvoir passer le plus tôt possible la frontière. Tout à coup, un gros bonhomme, élégamment habillé à l’européenne, l’appela par un « Eh ! » à la fois bruyant et hautain. Il s’en approcha donc. Celui-ci lui confia sa valise en lui faisant signe d’aller vers la terre chinoise. Mais à peine eut-il pris la valise qu’il reconnut un Japonais ! II marchait néanmoins devant le bonhomme,