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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

En faisant tout son possible pour le retenir encore quelque temps, son ami lui fit comprendre que d’innombrables détectives sillonnaient le pays en tous sens et que les gardes faisaient la chaîne sur toutes les frontières. Mais ne voulant rien écouter, il prépara en toute hâte son départ.

Après s’être déguisé en un vieux mercier ambulant, comme il y en avait dans le pays, il gagna, en deux mois, tout en marchant d’un village à l’autre, la frontière du nord-est, où la vie était extrêmement curieuse, par le fait même que la Corée touche là en même temps à la Chine et au seul point du territoire russe Wladiwostock. La vigilance des gardes japonais était, bien entendu, extrême. Mais l’affluence cosmopolite de la ville et l’intensité d’échanges du commerce international pourraient lui faciliter une existence clandestine. Il en profita pour organiser sa seconde évasion. D’abord, Bac Sontcho acheta à prix d’or des haillons