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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

tentative ? Il ne le savait pas lui-même. Il croyait toujours qu’elle avait été due à un miracle. Après avoir marché à quatre pattes, car il ne pouvait pas se tenir debout, pendant plus de trois heures, à travers les plus dures forêts, il arriva enfin dans le village de Kaisung où il avait un ancien ami d’école. C’était vers cinq heures du matin. On ne rencontrait guère dans les rues que quelques paysans se rendant aux champs ou quelques bergers conduisant leur bétail dans les prairies. L’étrange présence matinale d’un misérable Japonais vêtu d’un simple kimono sans manche ni ceinture intrigua les paysans.

Les uns prétendaient que c’était un espion japonais venu en reconnaissance pour s’emparer des biens des paysans, comme ils avaient l’habitude de faire. D’autres prétendaient que c’était un de ces soldats japonais, blessés de la guerre, qui venaient souvent mendier à la campagne. Étant donné l’état pitoyable