Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

agité ? Est-ce le pansement qui vous fait mal ? Mais, mon ami, restez tranquille, vous êtes le plus heureux de tous ; vous n’avez qu’une simple égratignure à côté de tous ceux qui sont ici. Vous rejoindrez votre poste d’ici deux jours. Allons, soyons sérieux !

Il dit tout cela d’un ton à la fois tout à fait amical et grondeur. Mais Bac Sont-cho, les yeux fermés, faisait semblant de ne rien entendre. Et pourtant, il aurait bien voulu lui demander à boire ; mais il n’osa pas, de peur de divulguer son secret, car, bien qu’il comprît assez bien la langue japonaise, il s’exprimait très mal.

Quand l’infirmier se fut éloigné, il se replongea dans sa méditation tout en se demandant d’abord dans quel coin de campagne pouvait se trouver ce baraquement, car c’était bien quelque campagne, étant donné la tranquillité et la fraîcheur de l’air mêlée au parfum des herbes sauvages.