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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

de Bac Sontcho l’ordre de ne livrer le sceau sous aucun prétexte, refusa de l’apporter. Il fallut que les Japonais envoyassent des messagers spéciaux pour le lui arracher par la force.

On voyait bien que tout était fini. Bac Sontcho, exaspéré, cria en sanglotant à l’adresse de ses amis :

— Est-ce la peine, pour aucun d’entre nous, de vivre plus longtemps ? Nos hommes sont devenus les esclaves d’autres hommes, et l’esprit d’une nation qui fut indépendante pendant plus de quatre mille ans, depuis les jours de Tan-Kun et de Ki-Ja, a péri en une seule nuit. Hélas ! Ô mes compatriotes, hélas !

Les Japonais, après avoir eu vite raison, grâce à leurs baïonnettes, de la révolution coréenne, crurent nécessaire de faire une horrible démonstration aux yeux des Coréens. Ainsi, ils massacrèrent en masse tous ceux qui avaient pris une part active à la révolution. Quelques membres du Gouvernement, ayant pu échapper à la