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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

Toute cette mise en scène prenait pour Bac Sontcho et pour ses amis ministres eux-mêmes une signification sinistre et terrible. Ils ne pouvaient oublier la nuit de l’année 1895 où les soldats japonais avaient paradé autour d’un palais, et où les pires spadassins d’entre eux s’étaient frayés un chemin à l’intérieur et avaient assassiné la reine. Le Japon l’avait déjà fait une fois ; pourquoi ne recommencerait-il pas ? Pas un de ceux qui résistaient à la volonté de Daï-Nippon qui ne vécût l’épée sur sa tête, et qui cent fois, ce jour-là, n’entendît en imagination le fracas des obus japonais.

Ce soir-là, des soldats japonais, baïonnette au canon, entrèrent dans la cour du palais et restèrent près de l’appartement de Bac Sontcho. Peu de temps après, le marquis Ito en personne arriva alors, accompagné du général Haségawa, commandant de l’armée japonaise en Corée. Et une nouvelle attaque fut entreprise contre les ministres. Ito demanda une