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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

sible, c’est qu’il prévoyait à peu près la fin de la guerre avant deux mois, ce qui lui permettrait de revenir facilement à la situation normale. Mais si par malheur la guerre se prolongeait au delà de deux mois, c’est-à-dire le temps nécessaire aux Coréens pour bouleverser l’administration actuelle et réaliser certaines réformes sans qu’Ito ait pu les en empêcher, ce serait non seulement mettre en danger le sort des Japonais en Corée mais encore compromettre le rétablissement de la situation normale, même après la victoire. Cependant, il ne pouvait pas faire autrement, car tout serait préférable à laisser éclater une redoutable révolution où le Japon trouverait à coup sûr une sanglante défaite. Il était plongé dans un flot de pensées, qui lui rongeaient les nerfs, lorsqu’on lui annonça l’arrivée de Kim Ockun. Alors, sursautant de son fauteuil, il fit un tour de force sur lui-même pour ne pas montrer ses inquiétudes.

Kim Ockun ayant fait son apparition