Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

dence et de mépris, qui dura pendant toute la dynastie des Li, c’est-à-dire de la fin du XVe jusqu’au début du XXe — le bouddhisme n’avait pu que rendre, à tous points de vue, d’utiles services à la Corée. En introduisant les arts dans sa civilisation simple et grossière, en idéalisant sa vie primitive, le bouddhisme avait incontestablement dirigé pendant quatorze siècles — qu’on le veuille ou non — la conscience nationale de la Corée.

Depuis son introduction, jusqu’au début de la dynastie des Li, soit pendant un millier d’années, le bouddhisme avait piloté la vie coréenne, matériellement et moralement. De cette façon, la classe dirigeante et intellectuelle de cette époque était toute formée de fidèles du Bouddha. Autrement dit, hormis le bouddhisme, il n’y avait point de lettres ni de connaissances ; hormis les bouddhistes, il n’y avait point de dirigeants ni d’instituteurs. Le bouddhisme avait tenu dans sa main pendant dix siècles le monopole de l’en-