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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

maient cette classe vulgaire, les commerçants souffraient particulièrement, car si les autres étaient généralement pauvres, eux, les commerçants, ne l’étaient point. Au contraire, ils étaient ceux qui maniaient le plus d’argent à travers tout le pays. Depuis des événements tels que la guerre sino-japonaise suivie de troubles intérieurs, et alors qu’on en prévoyait déjà comme imminente une autre plus terrible (la guerre russo-japonaise), les négociants coréens perdaient leur clientèle étrangère : Chinois, Russes, Japonais. La plupart d’entre eux se voyaient déjà ruinés. Cependant les impôts les écrasaient de plus en plus… Voilà pourquoi l’entourage du jeune Bac Sontcho, dont le père était un grand négociant, était en agitation perpétuelle. Cependant lui, l’unique garçon de quatre enfants, avait été l’objet de la tendresse de toute sa famille. Son père, malheureux d’être un vulgaire commerçant, n’avait qu’une seule consolation : préparer à son fils une carrière