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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

principe wilsonien n’y était que de vains mots. L’Humanité, la Justice n’y étaient que pour être foulées poliment aux pieds. Chacun s’y était armé jusqu’aux dents pour remplir son ventre le mieux possible. Nul n’y était plus éloquent qu’un sombre loup aux dents tranchantes et aux ongles terribles. Il démontrait facilement, en un discours, fort applaudi par de trop mielleux renards, la culpabilité des innocents agneaux et le crime des stupides baudets.

Qu’importe aux puissants le malheur des faibles dont ils font cyniquement leur bonheur glorieux.

Déçu et indigné, le peuple coréen crut d’abord que son espoir s’évanouissait dans le néant, que ses efforts s’écroulaient dans l’abîme ! Cependant il ne se découragea point, au contraire, sa déception et son indignation ayant fortifié son courage, il s’apprêtait toujours avec un élan grandissant à s’engager dans une lutte nouvelle infiniment plus complexe. Bac Sontcho