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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

à récolter, surprit un étranger en train de les voler. Le voleur pris de panique se glissa derrière un buisson touffu. Alors notre gentilhomme, très scandalisé, s’agenouilla vivement près du buisson et s’écria à l’adresse de l’inconnu :

— Étranger, vous ne devez pas ignorer que chaque objet a son propriétaire. Si vous avez oublié cela, je vous le rappelle.

Et il répétait sans cesse ce propos. L’inconnu qui avait cru d’abord voir en ce gentilhomme le propriétaire des champs, pensa alors que ce n’était pas le propriétaire, car s’il l’eût été, il lui aurait demandé une explication et un dédommagement. Aussi tout en murmurant :

— Qui donc peut être cet homme si curieux qui me dérange ?

Il se releva le plus naturellement du monde et recommença à remplir son sac, tandis que l’autre continuait à répéter sa prière quelque peu ridicule. Le voleur s’en alla très tranquillement, emportant son sac rempli de pommes de terre volées,