Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
160
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

montagne par la rigueur de la température, était venue chercher un refuge chez les hommes. Comment voulez-vous que nous gardions chez nous un homme sans pitié ! qui causera nos malheurs ! balbutia-t-elle en s’en allant à son tour.

— Allons, préparons nos affaires ! me dit le guide. Le mal est fait, il faut maintenant partir. L’affaire est trop grave pour espérer quelques grâces !

— Quoi ! avoir tué une biche sauvage, serait-ce un crime ? Étant chasseurs, ils en tuent bien eux aussi ! m’étonnai-je.

— Mais non, mon cher, vous ne savez pas les mœurs du pays. Écoutez-moi, dit mon guide, pendant l’hiver, quand le temps est trop rigoureux à supporter, ce qui est le cas général, surtout dans ce département plein de montagnes de hautes altitudes, les animaux sauvages, tels les faisans, les renards et les biches, et quelquefois les sangliers eux-mêmes viennent chercher refuge dans les villages, oublieux du péril qu’ils risquent ! Eh bien, on doit