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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

homme visiter ses hôtes. Des larmes ruisselaient sur ses joues, on lui en demanda la cause, mais la vieille dame cédant sa place au gros bonhomme, lui dit :

— Parlez, Monsieur le Maire !

— Messieurs, commença-t-il d’une voix rude, j’ai le regret de vous prier de quitter le plus tôt possible notre village. On vous conduira avec toutes les commodités nécessaires jusqu’à la grande ville, si vous le désirez. Nous n’aimons pas, messieurs, des gens méchants. Préparez, je vous prie, tout de suite votre départ, dit-il d’un ton sec, en s’en allant.

La vieille dame pleurait toujours, tandis que ses deux hôtes étaient tombés dans la complète stupéfaction.

— Mais qu’avons-nous fait de méchant, madame, dites-nous-le au moins ! supplia mon guide.

— Je sais bien que vous n’êtes pas méchants, mais c’est le monsieur étranger, le vieux, votre oncle, m’a-t-on dit, qui a tué ce matin une biche qui, chassée de la