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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

sévissait avec rage. Nous fûmes obligés de chercher un refuge. Ce petit village perdu au fond d’un vallon entouré d’innombrables montagnes farouches, se composait d’une vingtaine de minuscules chaumières, dont les habitants étaient tous des cultivateurs-chasseurs. Nous fûmes hospitalisés chez une vieille dame, à coup sûr, une pauvre solitaire, qui nous offrit une pièce disponible. Chaque famille lui apportait ce qu’elle pouvait en espèces bien entendu, pour soigner ses hôtes. Tout le monde dans ce village était heureux, dit-on, d’avoir à qui donner l’hospitalité. Cependant la tempête continuait. Et nous demeurâmes là impuissants. La vie était absolument moyenâgeuse : on couchait par terre sur la paille, on mangeait un peu comme on voulait. Et pourtant nous fûmes touchés de la bonté naturelle de ces braves gens. Un matin, alors que mon oncle était sorti faire un tour au dehors, et que je jouais aux cartes avec mon guide, la vieille dame vint avec un gros bon-