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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

— Ce que j’admire chez les Coréens, c’est leur caractère qui est à la fois dur, mais d’une dureté têtue et souple, mais d’une souplesse élastique. On dira peut-être que c’est un défaut. Si oui, alors c’est ce défaut qui a sauvé plusieurs fois le pays et le peuple coréens. Voyez l’histoire, combien de fois ce pays, l’objet de tant d’avides convoitises de la part de ses voisins redoutables, s’est vu obligé de se soumettre sous leurs sabres sanglants ! On a toujours vu que cette soumission n’était faite que pour mieux consolider l’avenir, pour se mieux venger. Si le Coréen avait par malheur un caractère court et étroit comme certain peuple — il veut dire ici le Japon, qu’il n’ose pas nommer — autrement dit, si le Coréen n’avait pas eu ce caractère élastique, un peu têtu et cet esprit débrouillard comme ce grand peuple continental — c’est la Chine — il aurait déjà succombé au cours de tant de tempêtes, qu’il lui fallut traverser !

Le Français dont le tact et la délicatesse