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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

savez, balbutia-t-elle en sanglotant… Racontez-moi, seigneur, comment vous l’avez élevé.

Ils l’écoutèrent tous deux la tête baissée. Le mari rompant le silence, dit à sa femme :

— Rassurez-vous, madame, je vous crois, j’ai d’autant plus de raisons de vous croire, que mon père a sauvé en effet, le jour qui précédait nos fiançailles, un cerf blessé, et la nuit même, il a eu un rêve semblable au vôtre !

Après un instant d’arrêt, il leur rappela d’abord son souvenir stupéfait de l’événement extraordinaire de cette nuit nuptiale et sa présence d’esprit d’inventer un mensonge, à savoir le rêve et la découverte du nouveau-né sous le pont. Puis en s’adressant au jeune homme :

— Mon père, après avoir remercié Dieu, confia votre éducation à un précepteur de haute vertu qui se félicitait d’avoir eu pour élève un enfant qu’il qualifiait d’intelligence même. Quand votre éducation fut