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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

dire quand et comment je fus recueilli par vous.

Le visage du seigneur devint sombre et pensif, une terrible colère qu’il dissimulait mal, surgit tout à coup dans ses yeux. Puis il répondit :

— Vous le saurez tout à l’heure !

À ces mots, il passa dans une salle intérieure où sa femme tricotait.

— Madame, il faut que je vous parle, lui dit-il en entrant, nous avons trop vécu pour qu’il y ait encore quelque secret entre nous !

Tout en lui rappelant, d’un ton sombre, les souvenirs de la première nuit de leur mariage, et la question posée par le page qui n’était autre que l’enfant de sa femme, il la pria de lui dire son nom.

— Dieu soit témoin de ma pureté ! balbutia-t-elle d’une voix tremblante, cet enfant m’est venu tout seul. En tout cas, je veux tout dire, seulement en présence de ce pauvre enfant.

Le moment étant favorable pour un