Page:Seu - Autour d'une vie coréenne, 1929.pdf/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

sur lui une attraction magique. Il lui semblait que la nature elle-même rassemblait ses puissances éparses, battait le rappel de ses éléments de séduction pour lancer à la face enivrée du promeneur solitaire l’irrésistible appel de la douce rêverie.

Il s’était assis au pied d’un arbre, goûtant les délices de son enchantement, quand tout à coup il vit venir un cerf blessé qui s’efforçait de cacher son corps sanglant derrière un buisson touffu. Mais la petitesse du taillis ne lui offrait pas un abri sûr. Alors le poète devinant tout, arracha rapidement plusieurs brassées d’autres buissons et les jeta soigneusement sur le corps du cerf qui faisait alors mine d’être mort. Quelques instants après, deux chasseurs arrivèrent en hâte. Ils lui demandèrent s’il n’avait pas vu passer un cerf blessé.

— J’ai vu passer un cerf furieux, en effet, répondit le poète, galopant à toute allure dans cette direction.

Ainsi une direction fausse étant indi-