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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

pierre, creusées par le temps. À l’entour de ces intarissables sources les mousses semblaient parées de diamants et l’on eût dit que tous les oiseaux du monde y venaient boire et puis chanter à l’unisson avec les infatigables chansons cristallines de l’eau. Que la vie de ce monde ailé y était douce et poétique ! Le petit Sontcho, comme ses compagnons, resta interloqué devant les merveilles de cette nature enchanteresse. Surtout Mme Bac, la mère du jeune Sontcho, dont l’âme était extrêmement sensible, poussait de temps en temps un soupir émerveillé. Puis brusquement, elle s’adressa à sa belle-mère :

— Tout de même, je sens la pauvreté des vocabulaires humains en face des spectacles de la nature !…

— N’exagérons rien, dit la grand’mère, ce paysage n’est qu’une vue insignifiante à côté de celui du Kum-kan-san qui est non seulement un des plus beaux coins de la Corée, mais encore du monde entier. Il paraît, d’après certains, qu’on n’a rien vu