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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

un domaine défendu et d’y construire un tombeau. Le moment venu, on se rendra sur les lieux pendant la nuit, comme des voleurs, avec le cercueil.

Le propriétaire qui sait parfaitement l’existence de ces mœurs, surveille généralement son domaine. Mais un beau jour, il y constatera la présence d’un tombeau. Il sera furieux, certes, mais il s’inclinera respectueusement, car la mort est une chose sacrée et inviolable en Corée. Il n’aura plus qu’à attendre l’arrivée de ses infracteurs audacieux qui, tôt ou tard, viendront implorer une grâce, qu’ils savent d’avance leur être accordée. On vient généralement avec des présents. Quelquefois, mais rarement, l’affaire se règle pécuniairement. Et une fois l’affaire réglée, ces deux familles se lient d’une amitié cordiale qui peut devenir héréditaire. C’est alors qu’on embellit le coin autorisé. Si l’on est riche, on construit des monuments magnifiques et on plante de beaux arbres.