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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

dernière pièce d’étoffe qu’elle portait sur le corps. C’était le même tigre qui revenait toujours, se plaçant sur la route de cette pauvre femme. Après s’être déguisé en paysanne, à la manière de sa victime, grâce aux robes accaparées, il s’en alla chez les enfants de cette dernière. Arrivé devant la porte, il frappa. Les voix aiguës des enfants répondirent :

— Qui est là ? Est-ce maman ?

— Oui, c’est moi ! Ouvrez la porte !

— Mais ce n’est pas la voix de maman, murmurèrent les enfants.

— C’est que je suis enrhumée ! Ouvrez vite la porte !

Après une longue hésitation, Dal-Soun, aînée des trois enfants, alla ouvrir la porte. L’allure suspecte de cette prétendue maman mit la fillette en méfiance. Entrant dans la chambre sans lumière, la prétendue maman s’empara aussitôt de Sung-Liong, le petite bébé qui dormait innocemment enveloppé de chiffons, tandis que la petite Dal-Soun, serrant son petit frère,