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AUTOUR D’UNE VIE CORÉENNE

ne vous mangerai pas, dit le tigre.

La pauvre femme continua son chemin, après lui avoir donné le riz. Mais elle rencontra encore un tigre qui lui dit à nouveau :

— D’où venez-vous et où allez-vous ?

— Je viens du village de Long-Mac, où j’ai gagné, au prix de mes peines, du riz, des bonbons et de la viande, répondit la pauvre femme, pour nourrir mes petits qui m’attendent à la maison.

— Donnez-moi vos bonbons ou je vous mange !

Elle les lui donna. À peine eut-elle fait quelques pas, qu’un autre tigre lui demanda la viande. Elle donna encore[1]… Puis un autre lui demanda sa jupe, qu’elle donna toujours… De cette façon, la pauvre femme fut dépouillée jusqu’à la

  1. Ce conte est une de ces historiettes qu’on raconte en Corée aux enfants, pour les inviter au sommeil. L’héroïne rencontrera autant de tigres qu’elle a sur elle de pièces de vêtement et, parfois même, de membres.