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teur n’eût pas été mieux organisé pour combattre la cabale. On n’a pu offrir aux amis du compositeur, répondit-il, qu’un très petit nombre de places, quelques loges, dix parterres et deux stalles d’orchestre, indépendamment du service accordé aux auteurs. La distribution de ces places s’est faite avec l’approbation de Wagner, mais sans donner de bons résultats. Le service a été mieux organisé à la seconde, grâce au zèle et à l’expérience de Giacomelli.

Dans sa lettre du 27 mars à ses amis d’Allemagne (publiée le 7 avril dans la Deutsche Allgemeine Zeitung, de Leipzig), Wagner prétend qu’après cette seconde épreuve, il voulait retirer sa partition. Il consentit à en subir une troisième, à la condition que la représentation serait donnée un dimanche, en vue d’échapper à l’hostilité systématique des abonnés. Elle eut lieu le 24 mars. Quel qu’en eût été le succès, il était résolu à retirer l’ouvrage après cette dernière épreuve. Mais, pour empêcher une contre-manifestation de la part du public dominical, les membres du Jockey-Club « se rendirent tous à l’Opéra munis de leurs instruments et nous donnèrent une deuxième édition de la deuxième représentation[1]. » Baudelaire dit aussi :

  1. Souvenirs de R. Wagner (trad. C. Benoit).