Les souvenirs des contemporains : la princesse de Metternich, M. Nuitter, M. Ch. de Lorbac, M. Obin, M. Petipa, sont d’accord aussi sur ce point.
Giacomelli affirme que les meneurs de la cabale étaient deux critiques à cheveux blancs, Gustave Héquet, rédacteur musical de l’Illustration[1], et Scudo.
Baudelaire rapporte ce détail :
Je me souviens d’avoir vu, à la fin d’une des répétitions générales, un des critiques parisiens accrédités, planté prétentieusement devant le bureau de contrôle, faisant face à la foule au point d’en gêner l’issue et s’exerçant à rire comme un maniaque, comme un de ces infortunés qui, dans les maisons de santé, sont appelés des agités[2]. Ce pauvre homme, croyant son visage connu de toute la foule, avait l’air de dire : « Vovez comme je ris, moi, le célèbre S. ! (Scudo.) Ainsi, ayez soin de conformer votre jugement au mien.
« Scudo, me disait M. Ch. de Lorbac, avec sa moustache et sa barbiche grises, avait l’air d’un vieil officier. Comme il pérorait au foyer, en dénigrant violemment
- ↑ Cependant, l’année précédente, Héquet avait confessé, dans son journal, qu’à Wiesbaden (probablement en 1857), il avait entendu avec plaisir Tannhæuser, fort bien exécuté. Le 6 avril, il déclarait qu’à la première représentation, il n’y avait pas eu d’hostilité contre Wagner.
- ↑ Scudo mourut fou quelques années après.