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devais une fois encore faire appel à un public en dehors de ma propre patrie.

» Alors, en l’année 1860, je me trouvai de nouveau à Paris. Pourtant, la seconde fois, je crus que c’était là seulement que je pouvais trouver l’atmosphère qui était si nécessaire au succès de mon art, cet élément dont j’avais tant besoin. »

Wagner se proposait donc de faire exécuter son Tristan à Paris, en allemand (M. Kufferath a donné sur ce projet des détails fort précis dans sa très complète monographie de Tristan et Isolde), mais il avait pensé, dès son arrivée, à faire jouer Tannhœuser en français, car son ami Léon Leroy l’avait mis en rapport dans ce but avec le ténor Roger, qui, sachant l’allemand, devait traduire le poème.

D’après un récit de Berthold Damcke publié le 9 janvier 1876 dans la Gazette Musicale, sous ce titre : Une visite à Wagner, Wagner aurait songé antérieurement à faire représenter Tannhæuser à l’Opéra, car, parmi les livres que l’artiste lui avait envoyés pendant son séjour à Zurich, en 1856, se trouvait le poème de Tannhæuser, portant entre les lignes les traces d’une traduction française. (Voir à l’Appendice.)

C’est dans ce but qu’il aurait fait avec Liszt, au mois d’octobre 1853, le voyage de Paris et qu’il y serait revenu au mois de